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**paralcesse** · Mer Avr 26, 2023 11:02 am

Je n’ai jamais apprécier les oiseaux prisonniers dans une cage.
Les observer, les écouter, dans leur milieu naturel, oui, oui, oui…
Derrière des barreaux, no.
Néanmoins, les faits sont là, leur captivité fait encore partie de certaines traditions. En voilà une.

Notre ami, le pinson.

https://www.youtube.com/watch?v=WO3xPPH_RcQ

Il s’agit d’un concours-distraction séculaire, pratiqué en Belgique Wallonne et Flamande, et autrefois dans quelques communes du nord de la France mais quasiment plus aujourd’hui.
Les mainteneurs de cette tradition sont appelés pinsonneux, pinsonneurs, ou pinsonniers.
Les pinsonneux élèvent des pinsons dans l’unique but de les présenter à ces concours-distractions.
Le concours se déroule à l’air libre, même sous la pluie, dans la période avril-fin août, saison des amours pour les pinsons mâles. Il est très codifié.
Chaque participant s’assoit à un endroit individuel, marqué auparavant par un traceur, et en face d’une cage abritant un pinson. Une distance de 1m40 sépare chaque participant d’un autre. Le concours se fait en silence et fin qu’il soit loyal les participants n’ont pas en face d’eux leur propre pinson, mais celui de leur voisin.

Le silence est de mise.

Au signal donné par le coordinateur, les chants peuvent commencer.
L’oiseau doit produire le plus de mélodies possibles en une heure de temps. Les participants marquent sur une réglette, d’un petit trait à la craie, chaque chant émis par le pinson posé en face d’eux. Le gagnant (e) peut comptabiliser plusieurs centaines de chants.

J'inscris le chant.

(Il fut un temps où les paupières des pinsons destinés à cette distraction, étaient cousues, car chantant mieux dans le noir. La Belgique a aboli cette cruelle coutume en 1929).

Les pinsonneux s’occupent avec soin et délicatesse de leurs oiseaux, ils n’ont pas une mauvaise réputation auprès de la majorité des gens.
Ce n’est pas le cas des coqueleux. Dans l’hexagone, des combats de coqs se déroulent encore dans le Nord-Pas de Calais (Hauts-de-France), dans des lieux appelés gallodromes, mais à certaines conditions : ils doivent être de tradition locale, implantés d’une façon ininterrompue depuis leur création, et sans changer d’emplacement. L’installation d’un gallodrome nouveau est interdit (en 2015, après saisine par deux coqueleux, le Conseil constitutionnel a jugé cette interdiction conforme à la Constitution).

En 2013, la fédération des coqueleux du nord de la France comptait encore 2000 membres, mais les jeunes ne s’y intéressent plus et cette pratique, jugée cruelle par beaucoup, est appelée à disparaitre peu à peu du territoire.
En 2021, dans le département du Gard, deux gallodromes clandestins, comptant des dizaines de coqs, ont été découverts. Les volatiles ont été saisis et les coqueleux en infraction sanctionnés.

* En Belgique, ces combats sont interdits depuis 1929. Mais l’on sait qu’il s’en déroule encore clandestinement.
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Documentaliste. En souvenir de LIMATOM.

bozo31 · Mer Avr 26, 2023 8:30 pm

Merci Paralcesse pour m'avoir fait découvrir cette tradition.

Moi non plus je n'aime pas les oiseaux dans une cage. Là effectivement on peut penser que les propriètaires soignent au mieux leur petit pensionnaire (prisonnier ? ) ailé.

**garrulus** · Jeu Avr 27, 2023 9:37 pm

Paralcesse, merci pour votre suivant article interesant.
Je ne connaissais pas l’existence d’une telle tradition.
C’est horrible de traiter avec des oiseaux comme ça Sad

En Pologne, tous les oiseaux sont proteges depuis longtemps et il est interdit de capturer et de garder a la maison toutes les especes presentes dans la nature en Pologne.
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**paralcesse** · Sam Avr 29, 2023 6:42 pm

Dans le précédent fil il est décrit : « Il fut un temps où les paupières des pinsons destinés à cette distraction, étaient cousues, car chantant mieux dans le noir. La Belgique a aboli cette cruelle coutume en 1929). »

Mais, à en juger par la fin de l’article suivant, ce n’était pas la seule méthode !
Extrait du Bulletin de la Ligue française pour la protection des oiseaux - Janvier 1920.

LES PINSONS AVEUGLES, par Arm. Mercier.

Quand cessera-t-on de martyriser les Pinsons ?
En 1837, dans son Histoire naturelle populaire, Lentz constatait déjà qu'en Belgique, une coutume barbare existe chez les amateurs de Pinsons : ils aveuglent leurs Oiseaux favoris dans le but de les faire chanter plus souvent. On aurait pu croire, jadis, qu'avec le progrès de la civilisation cette horrible pratique disparaitrait insensiblement. Hélas ! il n’en est rien.

Je viens de visiter la plupart des localités du pays de Charleroi.
Dans chacune d’elles se trouve un club — parfois deux — comprenant en moyenne 20 pinsonniers, qui organisent, depuis le printemps jusqu’à fin août, 4 à 5 concours de chant. Tous les oiseaux sont aveuglés. Certains amateurs possèdent 2 ou 3 chanteurs extraordinaires parmi ceux qu’ils capturent au printemps. J’ai questionné plusieurs pinsonniers. L’un d’eux m’a déclaré avoir capturé cette année 8 Pinsons qu’il a aveuglés et parmi lesquels il n’en a trouvé qu’un excellent possédant deux coups de chant différents.
— Mais, fis-je, ces oiseaux souffrent quand vous les aveuglez ?
— Bah, oui, ils n’ont que les paupières collées, ils ne sont pas réellement aveugles.
— Sauriez-vous leur rendre la vue ?
— Pardieu, il suffit de tirer sur les deux paupières ; elles se décollent; l’oiseau ne sent rien.
— Mais c’est de la torture!
— Torture ! ? Non, puisque nos Pinsons chantent en étant aveugles ;
c’est que, malgré cela, ils sont heureux !
— Pas du tout; ils souffrent ; s’ils chantent, c’est instinctivement, par ardeur sexuelle...
Mais le pinsonnier ne veut pas comprendre: « Au mois d’août, ajoute-t-il, j’ai capturé un jeune de cette année; il chantait déjà ; 2 ou 3 jours après, quand il fut bien habitué à la « Fayolle » (petite cage), je l’ai aveuglé ; c’est un artiste, un fin.

Si l’on estime qu'il y a un club de 20 pinsonniers par localité et que chaque amateur aveugle chaque année deux Pinsons seulement, on peut évaluer à plus de 2.000 les Pinsons martyrisés chaque année dans la région belge qu’on appelle le Centre (environs de Charleroi, La bouvière, etc.).
A noter que les concours ont lieu sous l’œil bienveillant de la police locale. C’est une chose déplorable! Et pourtant ces concours sont défendus par la loi.

A notre avis, le ministre compétent devrait même défendre la détention de ces oiseaux martyrs. Mais à quoi servent les interdictions, si la gendarmerie ne fait pas son service? Il serait cependant pas difficile de prendre les amateurs en flagrant-délit, puisque, bien souvent, les cagettes sont accrochées aux façades des maisons ou dans les Cabarets.
Au surplus, il serait facile d’organiser des concours pour Pinsons non aveuglés. Ces concours pourraient être subventionnés par de généreux mécènes, amis des Oiseaux.

La pratique des concours de pinsons remonte à la fin du XVIe siècle, mais ce n’est qu’à partir du XVIIIe que les pinsonniers prennent l’habitude d’aveugler leurs oiseaux. *
Dans les années 1920, les aveugles de guerre belges se mobilisaient contre une pratique traditionnelle aujourd’hui heureusement tombée dans l’oubli : l’aveuglement des pinsons. Cette coutume ancestrale consistait à « voiler » les yeux des pinsons en suturant leurs paupières au moyen d’une aiguille ou d’un cure-pipe rougi au feu. L’opération était censée les rendre plus performants pour participer à des concours de chant.

Monsieur pinson

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Documentaliste. En souvenir de LIMATOM.

**garrulus** · Lun Mai 01, 2023 6:31 pm

Une coutume barbare, cruelle! Evil or Very Mad

C'est tout simplement incroyable ce qu'un homme peut faire pour son propre caprice et peut-être pour l'argent et une renommee vaine en cas de victoire d'un concours. Evil or Very Mad

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